Original:
Emmanuel Lévinas führt die Transzendenz Gottes als Gegenpol zum rational-philosophischen Vorgehen ein
3. Si l’intellection du Dieu biblique – la théologie – ne l’atteint pas le niveau de la pensée philosophique, c’[...]est [...] parce que, en thématisant Dieu, elle l’amène dans la course de l’être, alors que le Dieu de la Bible signifie de façon invraisemblable [...] l’au-delà de l’être, la transcendance. Et ce n’est par hasard que l’histoire de la philosophie occidentale a été une destruction de la transcendance. La théologie rationelle, foncièrement ontologique, s’efforce à faire droit dans le domaine de l’être à la transcendance en l’exprimant par des adverbes de hauteur appliqués au verbe être: Dieu existerait éminemment ou par excellence. [...]
4. On peut, certes, aussi prétendre que le Dieu de la Bible n’a pas de sens, c’est à dire n’est pas à proprement parler pensable. Ce serait l’autre terme de l’alternative. [96] « Le concept de Dieu n’est pas un concept problématique, il n’est pas du tout concept » [...], prolongeant une haute lignée du rationalisme philosophique qui se refuse à accueillir la transcendance du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob parmi les concepts sans lesquels il n’y aurait pas de pensée. [...]
Se demander, comme nous essayons de le faire ici, si Dieu ne peut être énoncé dans un discours raisonnable qui ne serait ni ontologie, ni foi, c’est, implicitement, douter de l’opposition formelle établie par Yehouda Halévi [97] et reprise par Pascal, entre le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, invoqué sans philosophie dans la foi, d’une part, et de dieu des philosophes d’autre part ; c’est douter que cette opposition constitue une alternative.
Quelle:
Lévinas, Emmanuel :
Gott und die Philosophie
/
Dieu et la philosophie
(p. 95-97).
Edition: De Dieu qui vient à l’idée/Von Gott, der ins Denken einfällt, Paris 1986.
Auslegung:
Lévinas stellt sich hier die Frage danach, wie der Gott, der sich biblisch offenbart hat, bzw. der „Gott Abrahams, Isaaks und Jakobs“, gedacht werden kann. Eine Seinsmetaphysik, die Gott aus den Regeln heraus erklärt, die für das Seiende gelten – also eine „Theologie“, die zugleich „Ontologie“ ist – kann den spezifischen Charakter der Offenbarung nicht ausdrücken. Daher setzt sich Lévinas das Ziel, Gott als Konzept
sui generis in den philosophischen Diskurs einzubringen. Dazu muss er freilich eine angemessene Weise des Sprechens finden, denn nach einer großen Tradition europäischer Philosophie ist ein Sprechen über etwas ganz Transzendentes unmöglich, und zwar insbesondere dann, wenn es nicht um das menschliche Eine geht, sondern um den Gott, der in der Offenbarung eine Geschichte mit den Menschen hat.
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